Eduquer à
31 mars-20 avril 2023
Dans le cadre de la célébration de la semaine mondiale de la créativité, dans sa sixième édition, l’association Abweb n’a pas dérogé à sa tradition et a choisi d’y participer en organisant du 02 Mars au 02 Avril 2024 un ensemble d’évènements et d’activités ayant pour intitulé :
« Voyages créatifs à travers les frontières de l’immigration. »
Le voyage a commencé au centre des arts dramatiques et scéniques de Sfax avec la projection du film « Un été magique ». Le débat qui a suivi cette projection a permis d’évoquer les différentes facettes et subtilités de la migration et surtout de mettre l’accent sur l’importance de la créativité comme moyen efficace et utile pour aider à surmonter les obstacles et dépasser les difficultés rencontrées tout au long de la vie.
La journée du 03 Mars, organisée à Foundouk El Haddadine, a été dédiée à la découverte et à l’exploration de la broderie à la main. Suite à la diffusion d’un reportage mettant en vedette Madame Thouraya Louati, une artisane brodeuse, les participants ont eu l’opportunité de s’initier à la broderie à la main tout en faisant part de leurs découvertes et de leurs expériences émotionnelles. En parallèle, le public a pu apprécier une exposition de tableaux brodés illustrant l’histoire d’un migrant guinéen.
Le 21 Mars, une soirée s’est tenue, à la maison de culture Bab Bhar, autour du thème. « L’immigration aux yeux des génération ». L’occasion a été donnée, lors de cette soirée émouvante, à des immigrants de différentes générations pour évoquer leurs expériences uniques et remarquables. La discussion a permis aux participants d’échanger sur leurs parcours migratoires, leurs défis et leurs réussites avant de finir en beauté avec la musique et une session de chants collectifs qui leur a offert un moment de divertissement et d’évasion.
Un des moments forts de notre manifestation s’est déroulé le 26 Mars, toujours à Foundouk El Haddadine. L’intitulé choisi à cette soirée en dialecte tunisien : « جابتها الثنيّة…ولاّت تونسيّة » et qui peut être littéralement traduit par : « Emportée par la route….devenue tunisienne » renvoie à l’héritage social et culturel issu de la contribution des différentes populations qui ont émigré en Tunisie tout au long de son histoire. Nombreux intervenants ont illuminé le public sur ce sujet en explorant plusieurs facettes de cet héritage : Madame Samira Chouchène avec une intervention intitulée « Migration et savoir-faire » suivie par Monsieur Lamine Bouazizi qui s’est intéressé à l’héritage culinaire avec un exposé intitulé « Migration et créativité dans notre patrimoine : la cuisine et la pâtisserie en exemple ». Monsieur Mondher Zghal a, par la suite, fait part de son expérience avec un témoignage intéressant sur la préparation d’un met emblématique de la Tunisie à savoir LES Zlébias. Juste après la projection d’un documentaire portant sur la préparation des fameuses Baklawas avec Madame Souad Drira, la jeune et brillante artiste Aya Maaloul a clôturé la soirée par une belle prestation musicale.
La journée du premier Avril a été consacrée au thème :« Les réfugiés climatiques ». Sur la scène du centre culturel Mohamed Jamoussi, des saynètes relatant différents récits autour de la migration ont été brillamment présentées par les élèves du collège Ahmed Mallek. Le public présent et qui a suivi avec beaucoup d’intérêt la projection d’un documentaire sur les réfugiés climatiques, a, par la suite, prêté l’oreille attentivement à Madame Gamra Neyli qui a mis l’accent dans son intervention les effets distinctifs de la migration environnementale surtout chez les femmes.
« L’immigration et la santé mentale » a été le thème central de la soirée du 04 Avril qui s’est tenue, au centre culturel Mohamed Jamoussi. Les intervenants se sont relayés pour aborder chacun selon sa spécialité un des aspects de la problématique. Docteure Héla Ayadi a ouvert la séance par une intervention axée sur la santé mentale des enfants et des jeunes dans le contexte de l’immigration. Docteure Jawaher Masmoudi, a pris, ensuite, la relève en s’intéressant, plutôt, à la santé mentale des immigrés adultes. Le docteur Wassim Sallami a pris, enfin la parole pour aborder, avec humour et originalité, le sujet de la migration et de la douleur liées aux modes de vie en mettant l’accent sur l’importance des idées de l’acceptation et de l’engagement comme moyens efficaces pour surmonter les défis psychologiques. La clôture de cette soirée a été orchestrée par le maestro Amin Driss qui a entrainé, avec lui, le public présent dans une ambiance festive et euphorique en interprétant des chansons classiques arabes et tunisiennes.
Un des sujets importants de notre évènement à savoir « L’immigration et la communication » a été au centre de la soirée du 06 Avril, à la maison de la culture Bab Bhar. Le professeur Mohamed ben Ayed a entamé la rencontre avec la présentation d’un glossaire de la migration en précisant les définitions et les différentes acceptions des termes et des concepts liés au sujet. Ensuite, Monsieur Omar Jmal a présenté un aperçu sur la manière dont les médias ont traité la crise des migrants en Tunisie. Et c’est Madame Amira Turki qui a clôturé les interventions en abordant une perspective différente sur le sujet. Le jeune artiste Amin Affes a, enfin égayé, le public avec une prestation musicale remarquable.
Après une petite trêve, le voyage a repris le 19 Avril, à la maison de la culture Bab Bhar avec deux imminents professeurs. Monsieur Mohamed ben Ayed a, dans un premier temps, présenté une intervention autour du « voyage du lexique de la migration » en explorant les origines et l’évolution des concepts à travers l’histoire de la langue et de la culture. Monsieur Fathi Rékik , par la suite, à travers son intervention « la migration dans le monde ; Sfax comme exemple » , a analysé minutieusement les défis de la migration à l’échelle mondiale et a permis à l’audience de mieux saisir les enjeux liés à ce phénomène tout en mettant en lumière l’exemple de la ville de Sfax.
Notre passionnant voyage a pris fin le 20 Avril avec une rencontre intitulée « Migration et déplacement ; les palestiniens et les palestiniennes comme exemple. La militante palestinienne Mayssar Alatiani, a ouvert la rencontre en évoquant, à travers son expérience, le sujet de la migration et son impact sur les femmes de son pays martyrisé. Elle a, par la suite, cédé la parole à sa compatriote la jeune Dima Thouabta qui, dans un témoignage très émouvant, a relaté les souffrances de sa famille, de ses proches et du peuple palestinien à Gaza et les conditions qui l’ont obligée à devenir réfugiée. Ces deux grandes dames, malgré l’amertume de l’expérience et la grande douleur vécue, ont fait part de leur détermination et de leur espoir. Le public présent a saisi cette occasion pour rendre, à travers ces femmes militantes, un grand hommage au peuple palestinien dans sa lutte pour la liberté et la dignité. En parallèle à ces interventions, une exposition de costumes traditionnels palestiniens s’est tenue au hall de la maison de culture de Sfax mettant en exergue l’histoire et la valeur du patrimoine du peuple palestinien.
Rappelons que le cinéma a été à l’honneur, tout au long de cette manifestation, avec la projection de plusieurs films à l’instar de « The Old Oak » le 24 avril et « Lion » le 28 Avril au centre culturel Mohamed Jammoussi. Les débats qui ont suivi ces projections ont donné lieu à un échange fructueux et instructif autour du sujet de la migration et de ses enjeux.
En fin, l’association Abweb, tient à présenter ses remerciements les plus sincères et les plus chaleureuses et à exprimer sa gratitude à tous les intervenants, les invités et les partenaires pour leur collaboration précieuse et leur soutien infaillible et sans lesquels cette manifestation n’aurait pas pu avoir lieu.